dimanche 1 août 2010

Rouler sans casque au Maine et au New Hampshire

La nature sait se faire pardonner lorsqu'elle le veut bien. Cette année, la période des vacances a été plus que magnifique si on la compare aux deux dernières années. Qu'elle belle température nous avons eu. Chaleur, soleil, ciel bleu, tout y était.

Avec mes amis L'Do et Yves, ainsi que nos conjointes respectives, nous sommes allé nous promener dans le New Hampshire et dans le Maine pour visiter mais aussi pour goûter au plaisir d'y rouler sans le port du casque.

Pour ma part et celle de ma compagne c'était une première expérience et malgré une crainte issue de plusieurs années de martèlement gouvernemental sur les graves dangers de rouler sans casques, nous avons découvert à quel point c'était plaisant.

J'ai découvert que de rouler sans casque aiguise les sens et permet une plus grande concentration sur la route. En effet, je me suis rendu compte à quel point le casque peut nuire, dans une certaine mesure, à la visibilité, au libre mouvement de la tête ainsi qu'à entendre les sons de notre machine.

Pas étonnant que nos voisins Américains tiennent mordicus à la liberté de choix du port du casque.

Je n'ai pas l'intention de m'attarder sur la justification ou non du port obligatoire du casque, je constate simplement que je suis toujours en vie et à quel point j'ai aimé l'expérience. En fait, j'ai vraiment hâte de recommencer.

Nous avons traversé la frontière au poste de Woburn, près du lac Mégantic, pour emprunter la route 27 jusqu'à Stratton et de la, la route 16 vers le New Hampshire et à la suggestion d'un employé de dépanneur local, la route 17, ce qui s'est avéré une erreur tant la route était dans un piteux état. On se serait cru au Québec tant on s'est fait brassés. De la 17 nous avons rejoint la route 2 et avons fait un arrêt à Gorham pour le souper. C'est à cet endroit que nous avons constaté qu'Yves avait perdu ses clés de moto et plus important encore, sa puce (FOB) pour désactiver l'alarme de sa machine. Fort heureusement, il avait sur lui le code de désactivation manuel et comme je connaissais bien la procédure, l'ayant utilisée quelques fois moi même, il a été possible de repartir la moto pour la poursuite de notre périple.

Retour sur la route 16, depuis Gorham, pour un arrêt dodo à North Conway, sympathique petit village niché dans les Montagnes Blanches, au Briarcliff Motel, endroit correct et pas trop dispendieux.

Le lendemain matin, voyant que la température était superbe, nous avons décidé de revenir sur nos pas pour grimper le Mont Washington puisque la visibilité était meilleure qu'à l'habitude et que nous étions presque à côté. Aucun d'entre nous n'avait fait la montée en véhicule, mis à part Nathalie, ma blonde, qui l'avait faite dans une vie antérieure, plusieurs années auparavant et qui nous avait mis en garde sur les périls que nous risquions. Comme Line, la compagne d’Yves, souffre de vertige et qu'elle n'avait pas l'intention de monter avec nous, Nathalie s'est proposée pour rester avec elle. Chantal, la compagne du Do, est montée avec nous. Selon ses propres dires, elle à eu vraiment peur mais, malgré tout, elle est contente d'avoir tenté l'expérience. En effet, la montée est extrême. Pas de garde-fou d'aucune sorte, la route est très étroite, tortueuse, à pique et partiellement pavée. De plus, des rafales de vent occasionnelles vous secouent le cocotier. Jamais je n'ai été aussi inquiet de m'immobiliser que lors de cette montée. Les motos chargées comme elles l'étaient et le peu de place disponible pour prendre de l'accélération rendaient un arrêt à mi-pente effrayant. Bien que je prenais soin de garder mes distances des voitures qui me précédaient et comme il n'était pas question de nous arrêter, à plusieurs reprises, nous nous sommes retrouvés à la limite d'étouffer le moteur. Nous sommes finalement arrivés en haut sains et saufs pour constater à quel point il faisait froid la haut. Fort heureusement, nous avions des vêtements chauds avec nous.

C'est incroyable à quel point il vente au sommet. En avril 1934, une rafale de vent a atteint 372 km/h, record absolu de vent de surface jamais mesuré par l'homme, record qui tient encore aujourd'hui.

Évidemment, il ne ventait pas autant cette journée la mais certaines rafales atteignaient plus de 100 km/h. La descente a été beaucoup plus agréable que la montée, n'ayant qu'à contrôler notre vitesse.

Ce fut une expérience formidable que je me promets de renouveler dans quelques années.

D'avoir fait l'ascension tôt dans la journée s'est avéré un très bon choix puisque lorsque nous sommes arrivés en bas, la file d'attente s'étirait sur près de 3 fois celle qu'elle était à notre arrivée. J'imagine le trafic que nous aurions frappé si nous étions arrivés plus tard.

De la, retour vers North Conway pour trouver le concessionnaire Harley local et remplacer le FOB perdu de la moto d'Yves mais, pas de chance, celui-ci était fermé. Bon, pas grave, direction Laconia, notre étape suivante, j'ai contacté le concessionnaire local, Laconia Harley, et il m'a confirmé pouvoir remplacer et reprogrammer un nouveau FOB sur place. Ouff... Quel soulagement, surtout pour Yves.

Arrivée à Laconia vers 15h30 et arrêt au motel pour la nuit. Comme il faisait vraiment chaud une pause piscine bien méritée nous a fait le plus grand bien. Nous en avons profité pour aller visiter les environs et souper sur Lake Side Avenue.

J'imagine à quel point le coin doit être encombré de motos lors du Bike Week. Le lendemain matin, décision fut prise de mettre les voiles, direction Portsmouth, en faisant un détour par Concord pour un arrêt chez le dealer Harley Local. Pour ce trajet, j'avais choisi la route 106 jusqu'à Concord et la route 4 vers Portsmouth. Belles routes mais pas assez pittoresques à mon goût. J'aurais aimé une route du genre de celle que nous avons faite la veille, route 11A et 11 autour de Laconia, malgré que la route 4 vaille quand même la peine d'être faite.

Une fois arrivés à Portsmouth, nous avons traversé dans le Maine et fait un stop bien mérité dans un petit resto local, le Norma's Restaurant, pour ensuite se diriger vers la route 1A qui longe la côte. Ensuite, petite trouvaille, Shore Road, à Cape Neddick, est une route qui dessert les résidences des riches et célèbres du coin. Très peu de trafic et elle twist dans toutes les directions par dessus le marché. Malheureusement, elle est trop courte. On ressort sur la route 1 à la hauteur d'Ogunquit. Shit, les vacances de la construction...

Pas étonnant que ce soit tranquille à Laconia, tout le monde est sur la même plage. Il fait 100deg F. et on ne roule pas tellement il y a du monde et de la circulation. De peine et de misère, nous avons pu nous extirper de cet enfer et sauter sur l'autoroute 95 dès qu'on en a eu l'occasion. Comme le temps passait et que nous n'avions pas fait la moitié de la route que nous avions prévu faire, l'autoroute nous a fait avancer à grande vitesse jusqu'à Freeport pour notre arrêt dodo.

Magnifique petit patelin, Freeport. Pittoresque à souhait et rempli de boutiques les plus diverses et modernes qui soit. Dodo au Holiday Inn Express et souper au Jameson Tavern. Nous avons aussi constaté à quel point, depuis le début de notre voyage, à quel point le personnel des restos que nous avons visités ont été agréables et avenants. Sans parler de la qualité de la nourriture, évidemment.

Chanceux comme nous le sommes, il a plu durant la nuit et un soleil radieux nous a salués à notre réveil. Déjeuner à l'hôtel et hop, direction route 1 pour la suite de notre périple le long de la côte. Nous traversons Brunswick, Rockland et roulons jusqu'à Belfast pour un arrêt dîner. Lorsque nous quittons Belfast, force est de constater qu'il nous sera impossible de faire toute la route 1 et espérer être de retour chez nous pour Samedi, tant il est difficile de faire beaucoup de millage au travers tous ces petits villages que nous traversons. à la hauteur de Bucksport il est décidé de mettre le cap vers Bangor, par la route 15 et de la, après avoir visité le dealer Harley, prendre l'autoroute jusqu'à Houlton, à la frontière du Nouveau Brunswick, pour l'arrêt dodo. Coïncidence, l'hôtel est directement voisin du premier Tim Horton que nous croisons de tout le voyage. Souper au Truck Stop Diner juste en face. L'Do se commande des Hot Dogs et quelle n'est pas notre surprise de voir arriver la serveuse avec des Hot Dogs dont la saucisse est d'une incroyable couleur rouge, presque fluo. Pas besoin de dire que les saucisses ont volées le show. L'Do en a même gardé un bout pour prouver aux filles, qui ont préféré manger au Tim Horton, à quel point la couleur est curieuse. Pour rire, on a bien ri. Le vin, que les filles ont acheté au dépanneur local pendant notre souper, a beaucoup aidé notre plaisir.

Au lever, toute une surprise de constater que le soleil et la chaleur nous ont quittés. Même pas moyen de rouler sans casque tellement il fait froid. Nous avons du faire un arrêt, peu après notre départ, pour en remettre une couche. Route 1 jusqu'à Caribou et arrêt chez le dealer Harley ainsi qu'au Tim Horton juste en face.

Nous avons traversé les douanes à Van Buren pour y rencontrer un douanier pas mal cool. Bien juste pour dire qu'il a regardé mes papiers et n'a même pas regardé ceux du Do, préférant discuter moto avec lui. Évidemment, ce poste de douanes est loin d'être aussi achalandé que celui de Lacolle et, de toute évidence, il aime les motos.

Une fois traversé, hop sur l'autoroute, direction Edmundston pour le dîner. Malheureusement, ayant oublié le décalage horaire, il ne nous a pas été possible de goûter au buffet du resto que nous avions choisi, celui-ci étant terminé. Nouveau fou rire parce que l'Do n'arrivait pas à faire cuire sa tranche de pain au bar à pain. Première tranche de pain ignifuge de l'histoire. Premier resto ou nous avons été servi en français, au grand plaisir de Line.

Retour ensuite par la route 120 jusqu'au Québec ou elle devient la 289, justement appelée la route des frontières et passe par le lac Pohénégamook jusqu'à la 20. Arrêt au Tim Horton de Montmagny pour une pause café et derniers au revoirs avant la séparation à la hauteur des ponts.

Cinq jours merveilleux, pas de pluie, soleil et chaleur, sauf la dernière journée, un voyage de rêve que j'espère refaire bientôt. Spécialement la région des Montagnes Blanches et Laconia qui méritent qu'on s'y attarde plus longtemps.